Trois petites heures !

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

Texte écrit par Christine JULOU  (administratrice de la FACS) en hommage à Stéphane HESSEL
 
Trois petites heures…
27 février 2013, il est neuf heures, j’ai pris ma journée,
Un café puis un autre,  pas de raison de me presser
J’allume  mon ordi, la triste nouvelle est tombée :
Quelques larmes se mettent à couler
Cette nuit, Stéphane Hessel s’en est allé.
 Le 03 juillet 2010 je l’ai rencontré,
Au parc de La tête d’or, l’arrivée de la marche contre la pauvreté, accueillie lors des  « dialogues en humanité »…
Canicule arthrose de la hanche, j’avais peiné  pour y arriver.
Il est 12h30 la première à nous accueillir, entourée,  des organisateurs de ces journées, c’est Danièle Mitterrand,
Un moment émouvant, on sent la vieille dame épuisée ;
Puis nous irons pique-niquer dans le parc avant de rejoindre une agora pour l’ultime débat de ces quatre journées.
Un jeune homme de 93 ans vient se joindre à  nous,
Stéphane Hessel arrive, souriant, tenant sa femme par le bras,
Amoureux, heureux, alerte, infiniment séduisant.
Je le connais de nom sans m’y être vraiment intéressé
Il prend la parole une dizaine de minutes
Et puis pur hasard c’est dans le groupe où  il sera que je vais travailler, il s’est assis à côté  de moi après avoir parlé.
Nous échangeons, nous cherchons, il faut interpeller,
Mobiliser, inventer, ne pas se résigner
Il faut gagner cette guerre contre la pauvreté.
Je chercherais à vraiment savoir qui il est, une fois rentrée.
Et puis le retentissement d’indignez-vous lui offrira une nouvelle célébrité, je vais lire et écouter désormais tout ce qu’il écrit, ce qu’il dit, ce qu’on dit de lui, il est partout, infatigable.
 
Immigré, déporté, résistant, diplomate, militant, consciente morale, équipier des artisans de la déclaration universelle des droits de l’homme, le plus célèbre ambassadeur de France.
3 trois petites heures de rien du tout
Un esprit vif, une simplicité bon enfant,
Une bienveillance attentive, un sourire éblouissant.
Je le regardais et je pensais, cet homme abolit le temps,
Un moment unique, quelque chose de grand.
Il fait partie des rares êtres qui sont toujours du bon côté,
Résistant contre la barbarie nazie, militant actif ayant accompagné la décolonisation puis Les maliens, les sénégalais, les sans-papiers, les palestiniens…
Et surtout les plus fragiles d’entres-nous d’où  qu’ils viennent.
Il m’a fait rêver, c’est donc ça être vieux ?
Engagé, amoureux, passionné, éclairé…
Suivant les jours je me définis comme athée ou agnostique
Mais ce soir j’aimerai croire au « Paradis »
Pour ceux que j’ai aimé, et des hommes tel que lui …
La dernière phrase d Indignez-vous :
Aussi appelons-nous toujours à « une véritable insurrection pacifique contre les moyens de communication de masse qui ne proposent comme horizon pour notre jeunesse que la consommation de masse, le mépris des plus faibles et de la culture, l’amnésie généralisée et la compétition à outrance de tous contre tous.»
A ceux et celles qui feront le XXI° siècle, nous disons avec notre affection :
« Créer, c’est résister.Résister, c’est créer… »  Stéphane Hessel (1917/2013)
 
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